La vulnérabilité désigne-t-elle un aspect contingent de l’existence, ou bien dit-elle quelque chose d’essentiel de l’humain ?
La crise systémique qui traverse notre temps montre l’urgence de (re)penser la vulnérabilité comme élément constitutif de nos existences et de nos sociétés, et jusqu’à la totalité du vivant. La vulnérabilité nous renvoie en effet à une blessure (vulnus) originaire : celle du corps exposé à la maladie et à la mort, celle de la crise, ou de l’échec.
Remettant en cause l’idéal moderne d’un sujet tout-puissant et autonome, affranchi des limites et des liens de dépendance, les traditions philosophique et théologique interrogent la vulnérabilité comme trait anthropologique fondamental.
« La dignité, qui atteste l’universelle valeur de l’humain, ne peut ignorer la douloureuse histoire de l’homme vulnérable »
Jean-Philippe Pierron, Vulnérabilité. Pour une philosophie du soin
Pour aller plus loin...
- Levinas Emmanuel, Totalité et infini. Essai sur l’extériorité. Martinus Nijhoff, 1961.
- Levinas Emmanuel, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence. Martinus Nijhoff, 1974.
- Pierron Jean-Philippe, Vulnérabilité. Pour une philosophie du soin. Presses Universitaires de France, 2010.
- Pierron Jean-Philippe, Prendre soin de la nature et des humains. Coll. Médecine, travail, écologie, Les Belles Lettres, 2019
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Avec la vocation de devenir un centre de ressources et de références autour des vulnérabilités, la Chaire a choisi de développer un carnet de recherche sur la plateforme Hypothèses.